Les 5 erreurs récurrentes des femmes entrepreneures

Négliger ses envies, mettre de côté sa créativité, se surcharger de responsabilités, travailler trop d’heures jusqu’à se dégoûter de son projet entrepreneurial… Nous avons demandé à plusieurs femmes entrepreneures quelles erreurs elles estiment avoir fait dans leur parcours. Voici les 5 récurrentes. 

5 erreurs récurrentes chez les femmes entrepreneurs

#1. Faire de la réussite une obsession

Lorsque l’on entreprend, évidemment, il faut se fixer l’objectif de la réussite. Une réussite que l’on définit soi-même. Elle peut-être représentée en chiffre d’affaires à réaliser, en impact social, en nombre de clients ou en réputation. 

En revanche, d’après de nombreuses entrepreneures, il faut apprendre à définir –  en amont  les moyens – que l’on veut utiliser pour atteindre cette forme de réussite. Il faut aussi s’imposer des limites. Jusqu’où je suis prête à aller ? Qu’est-ce qui me ressemble ? Qu’est-ce que je refuse catégoriquement de faire ?

C’est un point majeur dans l’entrepreneuriat, si l’on veut garder sa motivation intacte. 

« Je voulais tellement faire décoller ma startup dans la fintech que j’étais prête à tout. Parfois à sacrifier certaines de mes valeurs essentielles. Je me suis vue avoir des relations malsaines, accepter des contrats qui n’étaient pas à mon avantage par peur de ne pas réaliser mon objectif initial. Mon état d’esprit qui était trop focus sur une réussite à tout prix, m’a empêché d’imaginer d’autres voies, méthodes ou partenaires quand j’étais bloquée dans une situation. Sans oublier que mon énergie déclinait ainsi que mon envie. Parfois je ne savais plus pourquoi je voulais absolument réussir ce projet », explique Rania, startupeuse. 

En effet, la volonté de concrétiser son idée et/ou de faire survivre son entreprise peut coincer la réflexion sur toutes les options réelles qu’ont les entrepreneures. 

 #2. Négliger le respect de son travail

La notion de respect dans l’entrepreneuriat est souvent citée par nos speecheuses qui coachent des créatrices d’activités. 

Le respect, qu’est-ce que c’est ? Il est incarné par une série de règles et de conditions d’exercice de son activité. Cette notion est souvent négligée lorsque l’on entreprend seule. 

« Lorsque j’ai démarré mon activité, je voulais satisfaire à tout prix le client. Je n’hésitais pas à rogner sur mes besoins personnels. J’acceptais les coups de fil à 2h du matin, de supprimer tous mes weekends et parfois même mes vacances. Les annulations de rendez-vous systématiques et à la dernière minute, les retards de paiement injustifiés, etc. J’ai trop souvent confondu flexibilité et manque de respect. Le problème c’est qu’une fois que vous autorisez tout, vous ne pouvez plus changer les règles du jeu », explique Vanessa, business coach. 

« Je croyais que c’était le meilleur moyen d’obtenir des clients et de les garder, alors que c’était tout l’inverse. En étant trop disponible auprès des clients, je les invitait tacitement à négliger mon temps et mon travail. Quand j’ai commencé à imposer des limites, à rappeler que je n’étais pas constamment disponible et qu’il fallait attendre son tour, j’ai recommencé à susciter de l’envie et du respect. J’ai pu le faire quand je me suis convaincue que mon travail est excellent et qu’être disponible h24 ou seulement 3h dans la journée, n’y changeait rien », estime Vanessa. 

Se respecter soi-même, son rythme de travail, ses conditions est donc majeure quand on entreprend. Si l’on ne s’impose pas ce respect, il n’y a aucune chance que le ou la client.e en face vous l’ accorde. 

 #3. Brader son temps

Le temps de travail est au coeur de l’entrepreneuriat. On a le sentiment qu’il faut sacrifier tout son temps pour réussir ses projets. Pourtant chaque personne est différente dans son rapport au temps et toutes les activités n’exigent pas de travailler 18 heures par jour. 

« Personnellement je travaille de manière intense et concentrée seulement 4 heures par jour. Mon activité n’exige pas de cumuler les heures pour rien. Durant ces 4 heures, je prends très peu de pauses et je m’engage dans un tunnel de réflexion et d’action concret », explique Sonia, traductrice-interprète indépendante. 

« Avant je faisais des journées de folie, je travaillais jour et nuit pour me rassurer et me dire que je travaillais bien parce que j’y consacrais assez de temps. J’allais à des tonnes de rendez-vous inutiles, je laissais mes clients me faire attendre des jours avant un retour. Mais maintenant que je condense mon temps travail sur une grosse plage horaire. Cela me permet de mieux choisir mes contrats. S’ils ne rentrent pas dans mon système, je les refuse. Cela m’a forcé à mettre en place des process de traduction plus efficaces. Pour le reste,  je dégage des plages horaires claires pour la recherche et la gestion de mes clients », explique Sonia. 

La productivité ne dépend pas du volume horaire mais de l’intelligence avec laquelle on gère son temps. Il est donc majeur de donner de la valeur à chaque minute travaillée afin de ne pas travailler pour rien. 

 #4. Ne pas stimuler sa créativité

La créativité est la racine de l’entrepreneuriat. Pour créer l’inexistant, il faut avoir de l’imagination. Lorsque l’on s’acharne sur une même tâche, que l’on est débordée par des actions urgentes liées à son entreprise, on a tendance à tuer sa curiosité et par la même occasion sa créativité. 

« Lorsque je croule sous le travail, je ne laisse plus de place au plaisir. Je mange vite et mal, je vois à peine ma famille et mes amis. Je n’ai pas de loisirs, je ne lis pas. Bref, je deviens un robot mono-tâche. Et bien ce sont aussi les moments où je suis la plus mauvaise dans mon travail. Parce que mon esprit n’est pas stimulé par la vraie vie, les vrais besoins des autres. Or mon travail est lié à l’humain, j’ai donc besoin d’être constamment connectée à la réalité pour avoir de nouvelles idées. Si je m’enferme dans mes tâches professionnelles, je ne parle à personne et je ne ressens plus rien. Je n’ai donc plus d’idées », explique Meriem, fondatrice d’une agence d’expériences de l’extrême. 

 #5. Vouloir TOUT faire

Cette erreur est citée par de nombreuses entrepreneures : vouloir tout gérer, quitte à se brûler les ailes. 

Quand on démarre seule et avec peu de fonds, il est difficile d’embaucher de la ressource humaine ou de faire appel à des prestataires pour vous aider. 

Le risque le plus fréquent et de tout vouloir faire toute seule et en même temps. 

« Il faut vraiment, mais vraiment se mettre des milestones dans la tête. Des étapes claires, limitées dans le temps et donc l’efficacité est prouvée quand on démarre. Sinon on risque d’exploser en vol. Quand j’ai voulu lancer mon e-commerce, j’avais tellement d’idées que je n’arrivais pas à choisir mon produit d’appel, alors j’ai décidé de tout commercialiser en même temps. Sauf que chaque produit exigeait une chaîne de production, un plan marketing, une gestion de stocks, etc. Je n’étais jamais assez prête. Au final à vouloir tout vendre et bien je n’ai rien vendu ! », raconte Zora, qui promeut l’artisanat féminin dans des pays émergents. 

L’entrepreneuse a vu son projet de e-boutique échouer à cause de son envie de tout faire en même temps. Le fait de ne pas choisir une activité et de la faire grossir petit à petit a tué le projet de Zora. 

L’ambition c’est aussi savoir être raisonnable et rationnelle. Il y a parfois un fossé entre ce que l’on veut et ce que l’on peut. 

Quand la charge de travail est lourde on peut aussi envisager des partenariats, la construction d’un réseau pour être plusieurs à gagner sur ce plan. Mais surtout ne t’isole pas et ne te surcharge pas !

 

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