Face aux clients qui ne paient pas, j’ai trouvé la solution parfaite

Le défaut de paiement des clients est le cauchemar des indépendantes et entrepreneures. Mauvaise foi, disparition ou refus sans explication, les femmes subissent aussi ces comportements abusifs qui mettent en péril leur activité. Plusieurs entrepreneures ont accepté de partager leur techniques pour assurer le paiement de leurs factures. 

paiement facture ce qu'elles font pour l'obtenir coûte que coûte

Les revenus financiers font partie des indicateurs les plus frappant d’inégalité de genre. En France par exemple, les femmes qui travaillent en tant qu’indépendantes ou qui gèrent leur entreprise gagnent moins de revenus que leurs pairs masculins. Le monde du salariat n’est pas le seul à être marqué par cette différence injuste. 

Prenons par exemple, cette étude menée par l’Urssaf en 2022. Elle révèle que les travailleuses indépendantes « classiques déclarent un revenu moyen de 39 363 € en 2021 contre 49 304 € pour les hommes, soit 20,2 % de moins » 

Quant aux auto-entrepreneures elles déclarent « en moyenne pour 2022 un revenu inférieur de 18,9 % à celui des hommes, avec 6 598 €. »

L’écart est assez conséquent. Parmi les raisons de ces revenus plus bas intervient souvent le manque de valorisation de leur activité mais aussi le défaut de paiement des factures qui touche davantage les femmes. 

Le manque de confiance vient jouer un rôle considérable. Sans confiance difficile de faire valoir ses droits sur ce sujet. D’après une étude du Conseil Économique Social et Environnemental réalisée en 2020, 58% des femmes entrepreneures manquent de confiance en elles et 53% se sentent illégitimes dans leur fonction. 

Ce mal concerne les femmes dans plusieurs pays. Le média américain Science consacrait déjà en 2017, une étude à la confiance en soi chez les filles. Leur analyse avait révélé que les filles américaines auraient, dès l’âge de 6 ans, moins confiance en leurs capacités et potentiel que les garçons. 

Est-on en capacité de se défendre contre ce genre d’abus lorsque l’on doute de sa légitimité à entreprendre ?

Dès l'âge de 6 ans, les filles ont moins confiance en leurs capacités et potentiel que les garçons.
girl holding white flower during daytime
Etude menée par le média américain Science

Renforcer sa confiance en créant ses propres règles

L’entrepreneuriat est un excellent  renforceur de confiance en soi. Lorsque la survie de son entreprise dépend de la confiance que l’on met en la qualité de son travail, il est indispensable de la gagner coûte que coûte. Notamment sur la partie finances. Le défaut de paiement est un fléau qui ralentit voire, met en danger de nombreuses femmes qui ont choisi la voie de l’indépendance. 

Certaines d’entre elles ont appris avec l’expérience qu’il fallait mettre en place, immédiatement des mesures de protection. 

« Lorsque je réalise un projet pour un ou une cliente, je n’envoie jamais la totalité des livrables avant le paiement. Si je travaille sur une charte graphique, j’enverrai seulement la version en basse qualité et incomplète d’un logo par exemple. Je fais de la rétention sur le reste. Tout au long de mon travail, je montre le résultat final à travers du partage d’écran ou autre astuce. Pas de paiement, pas de projet finalisé. C’est très simple et je ne cède jamais », explique Emma, graphiste. 

"Je sors directement l'arsenal légal. Sur les factures, je mets en clair la mention concernant les importantes pénalités appliquées pour un retard de paiement.
Anissa
Cheffe d'entreprise

« J’exige 50% de la facture finale au démarrage de tout projet. On me dit souvent que c’est trop. Mais je m’en fiche, si ce n’est pas accepté c’est refusé, même quand j’ai vraiment besoin de travailler. En général ça force le respect, quand on est sûre de soi les personnes en face n’osent pas trop abuser. Si elles insistent je les écarte, je me dis que ça aurait des clients difficiles et je n’ai aucun regrets », raconte Sophie, copywriter. 

« Je sors directement l’arsenal légal. Sur les factures, je mets en clair la mention concernant les importantes pénalités appliquées pour un retard de paiement. Je fais toujours signer un contrat en amont sur lequel est précisé les références de mon avocat. Cela fait assez peur pour qu’on ne tente plus de ne pas payer », explique Anissa, cheffe d’entreprise.

« Je me transforme en détective privée avant d’accepter des gros projets. Je demande dans mon secteur ou mon réseau, s’ils ont eu vent d’irrégularités ou de défaut de paiement sur le potentiel client. En général tout finit par se savoir. Sinon je surveille si certains se sont retrouvés en justice pour un contentieux ou plusieurs. Si je vois que le client est constamment en procès, je retire mes billes », confie Sara, entrepreneure dans l’immobilier industriel. 

Anticiper plutôt que subir

Comme on peut le lire dans les témoignages de ces entrepreneures ou indépendantes, il est important de créer ses propres conditions pour se protéger. 

La chose prioritaire est d’imaginer une méthode efficace et qui vous correspond pour y arriver. 

Sur son site Lefebvre Dalloz fournit plusieurs conseils légaux pour se protéger contre le défaut de paiement. 

Parmi les recommandations on trouve la même méthode que celle de Sara, qui consiste à se renseigner au maximum sur la solvabilité et la réputation de son client. Ficeler de bonnes clauses contractuelles est également évoqué. Enfin pour les gros contrats, il est possible d’envisager des garanties de paiement ou de recouvrement. L’idéal est de consulter un.e avocat.e pour faire le meilleur choix pour son activité. 

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