L’écho du web : Sarah Rivens, conquérir le monde depuis Alger grâce à la littérature

Elle a 24 ans, elle vit à Alger et ne connaissait rien au monde de la littérature. Pourtant aujourd’hui, elle est devenue l’écrivaine algérienne la plus lue au monde. Son succès, elle l’a bâtie toute seule sur le web grâce à sa « dark romance ». 

Sara Rivens, auteure de best-seller à 24 ans.

Sans se projeter, ni plans ou stratégie marketing, Sarah Rivens (son pseudo d’écrivaine) a réussi l’un des plus gros coups de la littérature en 2023. C’est un cas d’école intéressant en termes de marketing et de maîtrise du storytelling. 

Cette jeune Algéroise de 24 ans qui travaillait comme responsable administrative dans une salle de sport est l’auteure algérienne la plus lue dans le monde et elle est la 5e auteure la plus lue en France. En 2023, elle a vendu 700 000 exemplaires de son roman saga Captive. Son oeuvre est même traduite en 11 langues. 

Avant d’être publiée par la maison d’éditions Hachette, sa saga a démarré sur le web. Sarah Rivens a commencé à publier dès 2019 des morceaux de ce bestseller sur la plateforme d’écriture en ligne Wattpad. Dès 2020, la saga connaît un écho retentissant sur Tik Tok, ce qui fait augmenter les lectures sur Wattpad pour atteindre les 9 millions de vues. Sur Instagram elle est suivie par 160 000 abonnés et cumule plus de 160 millions de vues sur Tik Tok. Durant les confinements successifs dus à la pandémie de covid-19, le roman charme un lectorat mondial.

Les lecteurs deviennent accros à cette dark romance qui n’a pas peur d’aller dans les tréfonds de l’âme humaine. Le roman dérange autant qu’il fascine. Il faut dire qu’il raconte une histoire d’amour dérangeante, violente où la torture psychologique teinte quasi chaque page de son roman.  

Quasi zéro interview, seulement des mots publiés librement

Ce que l’on retient surtout c’est l’exploit réalisé par Sarah Rivens en créant son propre succès et en consolidant par ses propres moyens son lectorat. De telle sorte qu’au moment de sa sortie dans les librairies, le roman s’est vendu presque tout seul. 

Que l’on aime ou non ce style littéraire, on ne peut que reconnaître l’ingéniosité de la jeune écrivaine. Elle a démarré seulement par amour de l’écriture en publiant séparément des chapitres distincts et pour son propre plaisir. 

En guise de plan média, l’auteure a choisi une forme de communication silencieuse. Puisqu’elle n’a peu ou prou d’interview pour la sortie de Captive et elle ne dévoile que très d’informations personnelles sur elle. On ne connaît pas son vrai nom par exemple. 

Le style de la dark romance associé à une auteure au physique très sage et à un pays où la culture et la société n’autorisent même d’effleurer ce genre de littérature donnent une recette subversive et explosive. On adore ou on déteste, mais Sarah Rivens ne laisse personne d’indifférent. 

Lakestone, nouveau roman, stratégie de communication explosive

 

Après ce succès presque tombé du ciel, Sarah Rivens change de stratégie. Elle publiera le 22 mai 2024 son nouveau roman Lakestone. Un livre dans la même veine que le précédent. Mais cette fois, l’écrivaine algérienne sort le grand jeu marketing. 

Pour le lancement de ce nouveau roman, Sarah Rivens a convié la presse à un popup immersif dans lequel elle a choisi de reproduire la boite de nuit qui joue un élément central dans ses livres. Elle a offert aux potentiels lecteurs et à la presse l’occasion de devenir les personnages de ses fictions le temps d’une opération marketing. 

Désormais, la jeune Algérienne n’hésite pas à livrer des interviews. Elle ne parle toujours pas de sa vie personnelle mais de son cheminement littéraire. On apprend davantage sur sa façon de travailler, ses inspirations et sa manière de se connecter à son lectorat qui a plutôt son âge. On sent que sa communication est maîtrisée et ses mots sont pesés. 

L’écrivaine n’est plus seulement une auteure à succès mais elle est presque devenu le symbole de cette jeune génération qui se noie dans des contradictions, ré-imagine la romance, les relations amoureuses aussi passionnés que toxiques et en les saupoudrant d’une culture pop-commerciale internationale et de l’influence de réseaux sociaux 

Elle plaît parce qu’elle maîtrise un discours qui fait écho à ce que le jeune lectorat veut lire. 

 

 

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