Le storytelling d’une dirigeante consiste également à maintenir un discours et une réputation auprès de ses employé.es. Comment faire pour être écoutée et respectée lorsque l’on doit émettre des critiques ? Quelle histoire raconte-t-on ?
Préfèrer démissionner qu’affronter la critique
« Il m’est toujours compliqué de faire de retours sur le travail de mes employés, notamment chez les femmes. Elles ont tellement peur de ne pas être à la hauteur que la moindre critique est perçue comme un désaveu. J’en ai même qui ont démissionné pour ça alors qu’elles faisaient un super boulot », explique Leila, qui est la fondatrice et la gérante d’une garderie.
Ce que souligne Leila dans son témoignage laisse entrevoir les conséquences indirect du syndrome de l’imposteur plus prégnant chez les femmes. En tant que patronne, elle a du mal à expliquer à ses employés, notamment les femmes qu’elles doivent modifier certains détails de leur travail sans qu’elles ne remettent tout en cause.
« Même si je suis très contente de mes employées, parfois je dois leur parler de détails à améliorer. Quand je les convoque dans mon bureau je les sens stressées. Je suis souvent mal à l’aise pour leur dire les choses, alors que moi je suis quelqu’un de plutôt transparent et honnête », confie Leila.
La critique constructive, un mythe ?
Faire des retours positifs ou négatifs est l’une des parties les plus sensibles du management lorsque l’on est à la tête d’une entreprise. C’est le fameux sujet de la « critique constructive ». Peut-elle exister et être bien reçue par une personne qui manque de confiance dans ses compétences ?
Ce sentiment partagée par Leila a été décortiqué par Chine Lanzmann, auteure du livre « Le guide de l’auto-coaching pour les femmes ». Pour celle qui est également la spécialiste du leadership au féminin, les femmes ont du mal à recevoir des feedbacks négatif. Elles sont gênées, ont souvent honte après avoir été prise en état de faute. La critique ne va pas les challenger mais plutôt les effacer. Elles vont davantage se mettre en retrait dans l’entreprise, elles oseront moins prendre des initiatives, attendant la bonne marche à suivre.
Pire, comme dans l’entreprise de Leila, certaines vont jusqu’à démissionner après la moindre erreur ou une critique de la part de leur hiérarchie. « J’ai perdu des pépites comme ça. Ce fichu syndrome de l’imposteur a poussé des supers éducatrices à quitter mon entreprise parce qu’elles se sentaient en faute. J’aurais aimé avoir les mots pour les retenir », estime Leila.
Comment construire un feedback neutre ?
Lorsque l’on dirige une entreprise, il est impossible de ne pas faire de retours à ses salariés pour les épargner. La communication est la force d’une équipe pour qu’elle s’améliore, se soude et grandisse.
Nous avons interrogé un panel de femmes entrepreneures afin qu’elles partagent leur point de vue sur la communication à pratiquer lorsqu’il faut faire un retour à une employée. Elles pensent qu’il est possible d’équilibrer les feedback pour atteindre un point de neutralité afin d’épargner l’auto-estime de ses employées tout en les aidant à améliorer leur travail.
Selon elles, la priorité est d’apprendre à différencier une réelle critique constructive, d’un retour négatif sans intérêt.
La critique constructive répond à plusieurs points :
- Elle n’attaque jamais personnellement la personne mais elle observe et analyse la méthode de travail et les résultats de l’employée.
- Elle se base sur des faits avérés.
- Elle n’est jamais exposée en public. Il est important de trouver un espace privé et un temps adéquat pour formuler la critique constructive de la meilleure manière.
- Elle est partagée lorsque le timing est opportun. Enoncer une critique trop tardivement peut faire exploser la confiance de votre employée. Elle aura le sentiment d’avoir travaillé en étant observée et désapprouvée depuis un moment.
- La critique constructive est basé sur choix de mots précis. On ne peut pas toujours balancer des termes au hasard au visage de ses employées au risque de les blesser. L’objectif est de collaborer avec son employée, il faut donc fluidifier et clarifier sa communication. En adoptant notamment un ton bienveillant et utilisant un vocabulaire respectueux.
- Lorsqu’elle évite d’énumérer chaque détail de ce qui ne va pas chez votre employée. Il est important de lui laisser trouver elle-même la solution pour améliorer la situation. Le risque est d’infantiliser l’employée et de la mettre mal à l’aise.
En évitant ces erreurs, il sera plus simple d’atteindre ce point de neutralité dans les feedbacks.
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